Jeudi 12 janvier 2017, 14h-16h
Maison de l’Asie – Grand Salon 1er étage
Séminaire organisé par Vanina Bouté, Béatrice David, Yves Goudineau, Denis Vidal
OLIVIER MORIN, Max Planck Institute for the Science of Human History, Iéna
POURQUOI L’ÉCRITURE EST-ELLE MOINS NATURELLE QUE LA PAROLE ?
Les langues orales ou gestuelles permettent partout aux êtres humains de communiquer sur à peu près n’importe quel sujet au moyen de signes dont le sens codifié fait l’objet de conventions partagées. Ces langues apparaissent spontanément, universellement, et sont acquises avec aisance. Curieusement, ceci n’est pas vrai des moyens d’expression «graphiques,» composés d’images permanentes. N’importe quel être humain peut, bien sûr, transmettre des informations avec des images ; mais il est difficile de codifier ces formes d’expression. On fera valoir que l’invention de codes graphiques expressifs, capables de remplir de multiples fonctions, et régis par des conventions partagées, est une rareté dans l’histoire humaine. On exposera une hypothèse permettant d’expliquer cela, étayée par quelques résultats expérimentaux.